mercredi 21 janvier 2015

Labyrinth - The War on Terror - 2001 - ?





Bon...j'avoue après les vagues d'attentats qui ont eu lieu ces dernières semaines en France : le moment n'était peut être pas bien choisit pour faire une chronique de ce jeu...mais tant pis : il fallait bien reprendre ce blog avec un jeu et celui là est un de ceux que je connais le mieux.

Intervention américaine en Afghanistan
Labyrinth est un "wargame géo-politique" qui met en scène la lutte des Etats-Unis post 11 septembre pour endiguer la montée des groupes jihadistes aux Moyen-Orient. Thème d'actualités brulant sur lequel GMT Games auraient pu se bruler les ailes...mais Volko Ruhnke est plus malin que ça. Et la vision que propose Labyrinth n'est pas "Boom ! Boom ! la guerre contre les méchants barbus", elle est bien plus fine que ça et met en équation l'équilibre obligatoire en fermeté des interventions et diplomatie modérée. Le jeu n'est pas du tout une apologie de la politique américaine ou de son interventionnisme au Moyen-Orient il est bon de le préciser.

Je me bornerai à présenter ici la version solo : le jeu à deux mettant un joueur dans la peau des USA et le second dans celle de la "mouvance islamiste" volontairement très vague pour englober l'ensemble des groupes terroristes (certaines cartes mettant justement en avant le chaos et l'individualisme de certains groupes). La seule chose que je dirai c'est que le jeu à deux est totalement asymétrique : les buts des deux joueurs étant évidemment antagonistes mais encore plus la façon de jouer étant totalement différente.
L'arrivée de Bush va grandement modifier la partie...

Et l'expérience en solo me direz vous...le joueur joue forcément le camps américain, le joueur Djihad étant contrôlé par une IA disposant d'un arbre de décision fort conséquent et qui fait "souvent" les bons choix. Sa mécanique étant bien huilée cela permet au joueur américain d'envisager ce qui risque de lui arriver dans les tours suivants et cela laisse une certaine liberté à la plannification : mais si les actions sont envisageables ce qui ne l'est pas c'est le tirage des cartes : car nous sommes ici dans un card-driven game et chaque action du joueur Djihad sont conditionné par le tirage d'une carte ! Entrainant forcément un part de hasard et de chaos, mais après tout cela représente bien la mouvance et l'incertitude des réseaux qui sont ici mis en œuvre et aide complètement à l'immersion.

Car si on peut bien approuver quelque chose dans ce jeu c'est l'immersion : l'ergonomie du matériel permet d'avoir une vue claire sur le jeu et l'évolution de la partie d'un seul coup d'oeil et on se prend très vite  à planifier des opérations diplomatiques pour pacifier le Moyen-Orient (vaste programme me direz vous...) ou à prendre la décision (difficile) de réorienter sa politique pour une intervention brutale dans un pays pris par des Islamistes extrémistes (souvent au risque de voir son Prestige s'écrouler et l'enlisement dans un bourbier sans nom). Evidemment les choix sont conditionnés par les cartes dont on dispose et par les orientations prise par l'IA Djihad (une préparation d'attentat aux USAs peut obliger à changer rapidement son fusil d'épaule....)
Le basculement de l'Indonésie n'empêchera pas la victoire US
Les règles sont des standards du Card-Driven à la GMT : donc il faut un investissement certains dans les premières parties mais tout cela se passe mieux assez rapidement, même l'arbre de décision Jihadiste finit par rentrer dans la tête. La difficulté peut être modulé avec pas mal d'options ainsi que la durée du jeu ce qui est un vrai plus lorsqu'on commence à le maîtriser (en effet après quelques parties on se rend compte que le joueur Djihad peut difficilement "gagner" l'IA étant plutôt orienté sur le fait d'empêcher le joueur US de gagner (mais là encore ça correspond plutôt bien à ce que le jeu veut simuler)


Le seul gros reproche qu'on peut faire au jeu justement est d'avoir si souvent recourt au hasard : car avouons le certains actions se font sur un lancer de dés qui parfois va à contre-courant de la partie. C'est surtout le cas dans le camps Djihad (ce qui me fait parfois me demander si le jeu n'a pas été développé originalement comme un jeu solo qui a reçu un mode 2 joueurs...)

Conclusion : pour moi Labyrinth est un excellent jeu solo que je recommande chaudement ! (et pas uniquement car la majorité du jeu se passe dans les pays chauds...). Il faut compter 2/3 h après quelques parties (mais la durée et la difficulté peut être modulée)

Labyrinth : the war on terror, 2001-

Les ++

  • Ambiance vraiment immersive
  • Retournements de situation qui oblige à toujours être sur la brêche
  • Matériel GMT toujours au top autant ergonomiquement qu'esthétiquement

Les --
  • Certains lancer de dés difficilement contrôlables.
  •  Une ou deux points de règles pas très clairs